Crise
Ce mot qui signifie étymologiquement « moment décisif » correspond à des situations très diverses en politique internationale; il évoque la perturbation et le déséquilibre, le moment critique.
Conflit
Antagonisme entre des personnes ou des groupes, entre deux ou plusieurs États, affrontement sur des valeurs, des droits, des pouvoirs, des ressources…. Le conflit ne signifie pas la guerre, car il n’est pas nécessairement résolu par la violence armée collective organisée. Certains conflits économiques ou environnementaux sont régulés par la voie pacifique. Les conflits peuvent être traités dans plusieurs cadres: multilatéral, bilatéral, et à des niveaux différents: régional ou sous-régional, mondial ou global.
Diplomatie préventive
Les mesures adoptées pour éviter l’éclatement des conflits ou celles prises lorsqu’ils ont déjà éclaté constituent la diplomatie préventive. Il s’agit de comprendre la situation d’un conflit, c’est-à-dire avoir une bonne connaissance du terrain, des faits et des tendances mondiales à ce sujet et d’anticiper sur les événements. Ce souci de prévention n’est pas nouveau.
En 1992, le Secrétaire général Boutros Boutros-Ghali publiait l’Agenda pour la paix dans lequel le point III traitait de la “Diplomatie préventive”. Celle-ci édictait un certain nombre de mesures visant à « apaiser les tensions avant qu’elles ne provoquent un conflit…ou, si le conflit a déjà éclaté, pour agir rapidement afin de le circonscrire et d’en éliminer les causes sous-jacentes ».
Avec le Rapport Brahimi, adopté lors du Sommet du Millénaire (septembre 2000), l’”action préventive” proposait trois mesures:
Diplomatie coercitive
C’est une menace et un emploi limité de la force armée afin de contraindre un adversaire à modifier son comportement, à mettre un terme à une action en cours.
La diplomatie coercitive n’est pas la dissuasion, où l’utilisation de la force est uniquement virtuelle. Dissuader, c’est faire en sorte que l’adversaire s’abstienne d’agir.
En cas de crise, l’État moderne dispose d’une cellule de crise qui doit réunir des responsables qui peuvent agir sur le terrain. Dans ce contexte les médias tiennent une place essentielle car les dirigeants politiques prennent souvent à témoin leurs opinions publiques en échangeant des déclarations par télévisions interposées.
Les consulats ont réfléchi à l’avance aux stratégies à mettre en place pour parer aux incidents pouvant affecter les ressortissants qu’ils doivent protéger et secourir.
Ils élaborent des plans de sécurité, de regroupement et d’évacuation adaptés, actualisés, des scénarios, mais dans la plupart des cas, il faut improviser.
Pour venir en aide à des centaines de résidents étrangers désemparés, il faut mobiliser des moyens d’information capables d’alerter les responsables chargés de répercuter l’information et les consignes données par la cellule de crise.
Il faut aussi parfois créer des réseaux de communication indépendants, faire des exercices de simulation pour tester l’efficacité du dispositif, préparer l’accueil des ressortissants, constituer des stocks de rations alimentaires, prévoir un soutien psychologique pour rassurer et éviter des mouvements de panique.
Une fois établies, des relations diplomatiques peuvent subir des tensions et des crises. Des crises graves peuvent mener à la suspension et à la rupture des relations diplomatiques. L’attitude du pays hôte peut décider le pays d’envoi à « rappeler son ambassadeur en consultation ». C’est le signe concret d’une sérieuse tension. Ce rappel ne signifie pas interruption des contacts: ceux-ci sont maintenus au niveau des chargés d’affaires.
Les diplomates de chaque pays quittent alors les capitales, mais chargent des pays amis ou neutres, avec l’accord de ces derniers, d’y représenter leurs intérêts. Dans les locaux de l’ambassade ou dans ceux du pays protecteur, on ouvre une section des intérêts français, et réciproquement. Toutes les discussions se feront par le truchement du pays protecteur aussi longtemps que les relations n’auront pas été rétablies.
Ce rétablissement intervient généralement après un changement de régime ou de gouvernement. Une fois l’accord conclu, par l’intermédiaire des pays protecteurs, un communiqué officiel est publié simultanément de part et d’autre, et les deux ambassades peuvent rouvrir leurs portes. Le drapeau national et les plaques du pays réapparaissent et les affaires reprennent leur cours normal.
La fin de la guerre froide a permis à l’ONU de recouvrer ses prérogatives: elle apparaît comme l’unique organisation capable de légitimer des opérations de maintien de la paix. L’Agenda pour la paix a redéfini et développé un certain nombre de concepts: il s’agit de la « diplomatie préventive »; du « rétablissement de la paix » qui doit permettre de rapprocher les parties au différend; du « maintien de la paix » qui garde les forces des Nations unies sur le terrain ; de la « consolidation de la paix » qui permet de reconstruire les structures détruites et donc d’éviter une reprise des hostilités.
Les casques bleus mettent en œuvre certaines mesures de gestion des conflits, souvent intra-étatiques, qui ne cessent de se multiplier. La dimension humanitaire tient également une grande place, ouvrant le débat sur les notions de droit d’assistance et de droit d’ingérence humanitaire. Parallèlement, les nouvelles opérations intègrent de plus en plus le recours à la force et s’inscrivent donc dans le cadre du chapitre VII de la Charte de l’ONU, « Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression ».
RÈGLEMENT PACIFIQUE DES DIFFÉRENDS
Article 33
Article 34
Le Conseil de sécurité peut enquêter sur tout différend ou toute situation qui pourrait entraîner un désaccord entre nations ou engendrer un différend, afin de déterminer si la prolongation de ce différend ou de cette situation semble devoir menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Article 35
Article 36
Article 37
Article 38
Sans préjudice des dispositions des Articles 33 à 37, le Conseil de sécurité peut, si toutes les parties à un différend le demandent, faire des recommandations à celles-ci en vue d’un règlement pacifique de ce différend.
A l’occasion d’un débat avec Leila Shahid à Marseille le 3 avril 2005, au cours duquel l’ambassadeur d’Israël a falsifié la vérité avec arrogance, petit rappel du droit.Voici certaines des principales résolutions adoptées par le Conseil de sécurité de l’ONU sur la question israélo-palestinienne:
RESOLUTION 1322 Adoptée le 7 octobre 2000 par 14 voix pour et une abstention (Etats-Unis), cette résolution dénonce principalement la politique répressive de l’armée israélienne contre les Palestiniens, la visite controversée d’Ariel Sharon, alors chef de l’opposition israélienne, sur l’Esplanade des Mosquées, ainsi que les violences qui s’en sont suivies avec la deuxième Intifada palestinienne. Ainsi, le Conseil “condamne les actes de violence, particulièrement le recours excessif à la force contre les Palestiniens” et “déplore l’acte de provocation commis le 28 septembre au Haram al-Charif de Jérusalem, de même que les violences qui ont eu lieu par la suite”.
RESOLUTION 1397 Dans cette résolution adoptée le 12 mars 2002 par 14 voix pour et une abstention (Syrie), le Conseil de sécurité mentionne pour la première fois l’existence d’un Etat palestinien au côté d’Israël, exige l’arrêt du bain de sang entre les deux peuples et les appelle à coopérer en vue de reprendre leurs négociations de paix. Là encore, le Conseil rappelle la validité de “toutes ses résolutions antérieures, en particulier les résolutions 242 (1967) et 338 (1973)”. Surtout, pour la première fois, il affiche sa “vision d’une région où deux Etats, Israël et la Palestine , vivent côte à côte à l’intérieur de frontières sûres et reconnues”. Il “exige la cessation immédiate de tout acte de violence, et notamment de toute forme de terrorisme, de provocation, d’incitation (à la violence) et de destruction. Il appelle enfin les deux parties “à collaborer (…) dans l’objectif d’une reprise des négociations en vue d’un règlement politique”.